Ce que la reconnaissance de la Palestine révèle sur la notion d'État : notre perspective
Ces derniers jours, plusieurs gouvernements, dont le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, le Portugal et la France, ont annoncé la reconnaissance de la Palestine. Ces développements ont attiré l'attention internationale, mais pour nous, le point important est ce qu'ils illustrent : la question de ce qui constitue un pays reste non résolue.
Depuis près de soixante ans, nous, au sein de la Principauté de Sealand, sommes au cœur de ce débat. Notre expérience montre comment le droit international, la politique et la persévérance se croisent lorsqu'il s'agit de souveraineté. Des événements comme ceux-ci rappellent au monde que les règles de la condition d'État ne sont pas figées. Elles sont façonnées par les faits sur le terrain et par les positions changeantes des autres gouvernements.
Reconnaissance versus réalité
La reconnaissance est souvent confondue avec la légitimité. En réalité, la reconnaissance est un acte politique, pas légal. Même avec la reconnaissance de plus des trois quarts des pays du monde, la Palestine ne bénéficie pas de la pleine adhésion à l'ONU. Un seul veto au Conseil de sécurité suffit à bloquer cette étape.
Le droit international adopte une approche différente. La Convention de Montevideo de 1933 définit quatre critères pour qu'un État soit reconnu :
• Une population permanente
• Un territoire défini
• Un gouvernement
• La capacité d’entrer en relations avec d’autres États
Selon ces critères, de nombreuses entités peuvent être considérées comme des États. Mais dans la pratique, la reconnaissance dépend moins du droit que de la géopolitique.
Incohérences dans le droit international
L'histoire fournit de nombreux exemples. La République populaire de Chine n'a été reconnue par les États-Unis qu'en 1979, malgré le fait qu'elle gouvernait près d'un milliard de personnes. Taïwan maintient son propre gouvernement, son économie et ses frontières, mais reste exclu de l'ONU. Le Kosovo est reconnu par plus de 100 États, mais pas tous, ce qui l'empêche d'avoir une pleine adhésion. La Palestine, bien que reconnue par plus de 150 États, se trouve aujourd'hui dans une position similaire.
La réalité est claire : la reconnaissance est autant façonnée par la politique et le moment choisi que par le droit.
Notre place dans le débat
Depuis notre déclaration d'indépendance en 1967, nous avons constamment rempli les conditions d'État. Nous avons un territoire défini, une communauté permanente et un gouvernement fonctionnel. Nous nous gouvernons nous-mêmes, respectons nos lois et maintenons nos symboles nationaux. En savoir plus sur notre histoire.
Nous avons également démontré notre capacité à agir au niveau international. En 1978, après une tentative de coup d'État, un diplomate allemand s'est rendu directement à Sealand pour négocier la libération d'un citoyen. Ce n'était pas symbolique, mais un acte diplomatique clair qui prouve que nous pouvons et agissons en tant qu'État souverain. Notre constitution renforce cela avec un cadre de gouvernance et de loi qui continue de nous définir aujourd'hui.
Pour nous, la leçon est simple. La souveraineté n'est pas accordée par les autres. Elle se vit, se défend et se prouve dans la pratique.
Pourquoi c’est important
Les reconnaissances de la Palestine montrent à quel point le concept d'État reste fluide. Les pays peuvent exister pendant des décennies dans une zone grise entre reconnaissance et rejet, fonctionnant en tous points comme des nations tout en attendant une reconnaissance plus large.
Nous connaissons cette vérité de première main. Notre statut d'État ne repose pas sur la permission des autres, mais sur la réalité de la gouvernance, de la communauté et de la volonté de rester indépendant. Rejoignez notre communauté mondiale en tant qu'E-Citizen officiel de Sealand.
Conclusion
Nous vivons cette réalité depuis près de soixante ans, en maintenant notre indépendance et en développant notre communauté pendant que d'autres débattent des règles. La reconnaissance peut être incohérente, mais la souveraineté n'est pas définie par l'approbation extérieure. Elle se prouve par les faits sur le terrain. À tous égards, nous avons déjà démontré que nous sommes un État. L'histoire montre que la persévérance dans la revendication de la nationalité assure souvent la reconnaissance — et nous restons fermes dans notre position.